lundi 5 août 2013

Comment j'ai arrêté de fumer (presque) malgré moi !

Après pas loin de 20 ans de tabagisme, à hauteur d'un paquet par jour en moyenne (plutôt 1.5 ces deniers temps d'ailleurs), vingt années ponctuées de nombreuses tentatives pathétiques d'arrêt du tabac, je m'étais fait à l'idée que je resterai fumeur jusqu'à la fin de mes jours.

Depuis une semaine maintenant, je n'ai pas réussi à fumer une cigarette entière. J'ai essayé à plusieurs reprises, sans succès. Pire, j'ai du me précipiter pour me rincer la bouche lors de ma dernière tentative, tant le goût de la fumée m'a paru ignoble.

Me voici donc dans une situation parfaitement paradoxale : je suis fumeur, ou du moins me considéré-je comme tel, mais je ne peux plus fumer. L'idée de ressentir une fois de plus ce goût infect de cendre et de brûlé m'est insupportable !

Un miracle, penseront peut-être certains fumeurs aussi désespérés que je pouvais l'être. A dire vrai, c'est un peu ce que j'en pense également. Mais il y a bien sûr une explication. 

Dans mon cas, le miracle a pris la forme d'une cigarette électronique. J'ai acheté ce dispositif sans intention, par curiosité pour le gadget bien plus que par espoir de me libérer du tabac. Espoir que je n'avais pas du tout d'ailleurs. J'ai testé la cigarette électronique, j'ai trouvé ça intéressant, alors je l'ai achetée. C'était mardi dernier, vers 14h00.

Dans l'après-midi qui a suivi, je n'ai pas allumé de cigarette "à incandescence". Pourquoi n'en ai-je pas allumé ? Pour la simple raison que je n'en avais pas envie - je n'ai pas fait le moindre effort. Le dispositif électronique m'a permis d'absorber mon content de nicotine, et ce faisant, a annihilé toute envie d'une "vraie" cigarette.

Arrêtons-nous  un instant sur cette idée de "vraie" cigarette : disons le clairement, cette idée est stupide. La cigarette à incandescence est un moyen rudimentaire, archaïque, mais cependant efficace, d'absorber de la nicotine. La cigarette électronique est moyen plus propre, moins nocif, mais tout aussi efficace de parvenir aux mêmes fins. Les deux sont donc des cigarettes, au même titre l'une que l'autre.

Pour revenir à ma propre expérience, il m'a suffit de consommer de la nicotine au moyen d'une cigarette électronique pendant une après-midi pour comprendre combien il était aisé de se passer de cigarettes archaïques. Sans compter le plaisir immédiat de ne plus avoir les doigts qui sentent le tabac !

Toutefois, à ce stade, il n'était pas question pour moi de cesser de fumer. 

Mais quelques heures plus tard encore, en début de soirée, alors que je buvais une bière accompagné d'un ami, fumeur, j'ai eu envie de me "faire plaisir" en fumant une "vraie" cigarette (je croyais encore au concept de "vraie" cigarette à ce moment-là :)). Le plaisir a tourné court… quelques bouffées seulement, et j'ai jeté cette cigarette. 

C'est évidemment à ce moment que j'ai compris qu'il se passait quelque chose de sérieux dans mon rapport au tabac. Bien sûr je ne criai pas victoire immédiatement, et je renouvelai l'expérience chaque jour au moins une fois jusqu'à hier encore. Chaque fois, même cause, même effet : les cigarettes que j'ai allumées cette semaine ont toute invariablement fini écrasées après quelques bouffées. Y compris celles que j'ai allumées en étant convaincu d'en avoir envie et qu'elles me feraient plaisir, sachant que je ne m'interdisais pas de fumer, et je ne me l'interdis toujours pas !

A ce jour, c'est donc sans effort et sans frustration que j'ai cessé de consommer des cigarettes à incandescence. C'est également sans appréhension que je pars pour un déplacement d'une semaine sans cigarette archaïque sur moi.

Bien sûr, la lutte contre la nicotine n'est pas encore finie. Mais dans celle contre la cigarette, j'ai remporté une grande victoire. Je ne peux pas exclure l'hypothèse d'une "rechute", même si elle me paraît très improbable, mais quoi qu'il arrive, j'ai au moins gagné la certitude que je pouvais très bien vivre sans cigarette et sans fumée, perspective qui me semblait jusqu'alors inimaginable.

Enfin, un mot sur le titre de ce billet : j'ai arrêter de fumer des cigarettes archaïques malgré moi dans la mesure où, aujourd'hui, alors même que je n'avais pas décidé d'arrêter, je ne parviens plus à en fumer, j'en suis dégoûté. Alors pourquoi ce "(presque)" ? Parce que je pense que j'étais prêt, et que cela a grandement contribué à l'apparition de ce phénomène. Il est possible que la même expérience quelques années auparavant n'aurait pas eu les mêmes résultats.

J'ai rédigé ce billet pour deux raisons : bien sûr pour témoigner de mon expérience avec la cigarette électronique, mais aussi pour m'aider moi-même à comprendre ce qui m'est arrivé. Je peux vous garantir que ça me fait un effet des plus curieux lorsque j'allume une cigarette et que je ne parviens pas à la terminer après en avoir fumé peut-être 150.000 dans ma vie ! Refaire la chronologie, réfléchir à ce qui s'est passé m'aide à mieux comprendre, et à rationaliser.


Si ce billet pouvait encourager, ou mieux, aider ne serait-ce qu'une personne à se libérer également de la cigarette, alors la demi-heure que j'ai consacrée à sa rédaction aura été bien investie ;)